Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/298

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que l’on pût songer à importer des fers anglais en France. Et encore ne faudrait-il penser qu’aux fers de grosse dimension puisque pour les autres les droits peuvent être de 22 francs ! J’insiste donc avec M. Mirio sur la nécessité d’un droit unique, quelles que soient la forme et la dimension du fer en barres ; car sans cela les réductions de droit n’auront aucun résultat pour le consommateur. En effet si les maîtres de forges voient le prix de leurs gros fers limités à 48 francs, ils peuvent prendre leur revanche en vendant à des prix exorbitans les fers de tous les calibres au-dessous de 10 lignes.

S’il y a, Messieurs, nécessité de diminuer progressivement les droits sur les fers, les mêmes raisons nous engagent à demander aussi le même droit pour la fonte. En effet la majeure partie des travaux mécaniques réclament la fonte anglaise et quel soit son prix, nos fondeurs sont forcés de s’en procurer. Le haut prix des fontes influe d’une manière funeste sur les prix des machines. Voulez vous savoir jusqu’à quel point le tarif est vicieux ? Depuis quelques années la construction des machines à vapeur a fait de grands progrès en France, non pas pour le prix, elles sont toujours très chères, mais pour le nombre et surtout par la qualité, puisque celles de petit modèle sont souvent préférées aux machines anglaises ; eh ! bien, le tarif n’impose les machines qui ne sont que de la fonte fabriquée, que de 30 pour cent ad valorem, tandis qu’il porte à peu-près à 100 pour cent les droits sur la matière qui sert à