Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/324

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serait anéantir toutes celles où l’on emploie l’acier, toutes celles où l’on a besoin de qualités particulières de fer, que d’interdire l’entrée des fers étrangers ; ce serait les conduire à une décadence inévitable que de charger ces fers de droits exclusifs, ce serait sacrifier une grande partie du commerce national à un intérêt très-mal entendu des maîtres de forges...........

S’obstiner par des vues d’une politique étroite qui croit pouvoir tout tirer de son cru, à contrarier cet effet nécessaire (importation des fers étrangers), ce serait faire comme les propriétaires de la Brie qui croient économiser en buvant le mauvais vin de leur cru qu’ils paient beaucoup plus cher par le sacrifice d’un terrain susceptible de produire de bon froment, que ne leur coûterait le vin de Bourgogne, qu’ils acheteraient de la vente de ce froment ; ce serait sacrifier un produit plus grand pour conserver un produit plus faible ».

Aujourd’hui, Messieurs, les cultivateurs de la Brie arrachent leurs vignes et achètent le vin de la Bourgogne avec le prix qu’ils retirent de leur froment ; mais nous continuons à acheter à très-haut prix le fer français qui ne convient pas à tous les usages, alors que nous avons à côté de nous, en Angleterre, en Suède, des fontes et des fers de toutes ces qualités et à beaucoup meilleur marché que les nôtres.