Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/339

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lature ajoutait à la même époque (1790) la vapeur dont Watt venait de vulgariser les prodigieux effets. La chaîne anglaise fut bientôt importée sur le continent qui depuis n’a cessé de copier les procédés de la Grande-Bretagne.

Maintenant, Messieurs, pour compléter l’histoire de la manufacture du coton, il me reste à vous parler des premières machines à tissus et des perfectionnements qui ont été successivement adoptés. La première tentative du tissage mécanique remonte, dit-on, à 1695, époque à la quelle un sieur de Gennes imagina un métier qui a été décrit dans les transactions philosophiques ; mais la première fabrique à tissu, mue par l’eau, ne fut construite qu’en 1765, par Garside fabricant de Manchester ; elle était, dit-on, garnie de métiers inventés par Vaucauson et analogues à ceux qui ont été décrits dans l’encyclopédie mécanique ; dix ans après, Cartwright vint révolutionner le tissage par l’invention du métier à tissu, destiné à être mu par l’eau ou la vapeur. Ce nouvel essai eut aussi ses premiers moments de découragement ; la fabrique que Cartwright construisit à Doncaster n’eut aucun succès, et le parlement, sur la demande de plusieurs manufacturiers de Manchester accorda à l’inventeur une récompense pécuniaire. Cette belle découverte fut suivie du perfectionnement d’Austin de Glasgow en 1789 et du métier à apprêter de Thomas Jonhson de Bradbury dans le Cheshire en 1803 ; avant cette invention, il fallait un tisserand à chaque métier à vapeur, et maintenant un enfant de 14 ans peut