Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/350

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tonnière ; en effet, il est évident que la théorie devait conduire à cette conséquence naturelle ; mais dans les spéculations théoriques, l’expérience a souvent prouvé que la raison n’a pas toujours raison.

Voici à peu près les causes qui ont empêché cette loi de produire tout le bien qui devait en résulter : »

1o Elle a donné une trop grande sécurité et une trop forte garantie à l’industrie cotonnière.

2o Les manufacturiers ont écoulé trop facilement les bas numéros, et les produits qui en provenaient.

Ils n’ont pas été dans la nécessité de chercher la finesse et le perfectionnement. Les trois quarts des filatures ne dépassent pas aujourd’hui le numéro 40.

« Il en est résulté que les bénéfices de quelques années ont fait naître trop de filatures qui ont trop produit ; et par suite une surabondance de cotons filés seulement jusqu’au no 40 et des tissus qui en proviennent. Nos fabricants de mousseline sont restés tributaires des cotons filés anglais. On ne connaissait pas alors en France la fabrication du tulle. »

La protection n’a donc encouragé que la paresse ; et comme de véritables enfants gâtés, nous avons négligé notre tâche : c’est la contrebande qui a rétabli l’équilibre, c’est elle qui a empêché le coton de mourir. Toutes les mesures tracassières sont venues échouer contre les besoins de l’industrie qui a su les éluder. C’est ainsi qu’à Birmingham certains fabricants ont soldé une contre-