Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/352

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fabrication totale, et ne filent, à peu d’exceptions près, que les numéros 30 et 40 ; ces départements n’ont pas amélioré leur filature ; or, en industrie surtout, on rétrograde quand on reste stationnaire. Dans le département du Haut Rhin, on file environ les 3/4 en numéros 30 à 40, et l’autre quart en numéros 40 à 160 ; la qualité du fil est de beaucoup supérieure à celle du département de la Seine-Inférieure. Paris, St.-Quentin, Lille, Roubaix, etc., fabriquent dans la même proportion.

Nous avons en France 3,500,000 broches produisant annuellement 34 millions de kilog. de coton filé, évalués à 170 millions de francs, dont il faut défalquer le prix de 39 millions de kilog. de coton brut, soit 88 millions ; il reste 82 millions pour la main d’œuvre, le combustible, l’entretien de machines, les intérêts, les bénéfices etc.; 80 mille ouvriers environ sont employés avec un salaire de 1 f. 30 c. par jour en moyenne.

J’ai eu beaucoup de peine à réunir les chiffres qui précèdent et ceux qui vont suivre ; les documents dans lesquels j’ai voulu puiser ne m’ont présenté que des contradictions. Dans l’enquête, par exemple, j’ai trouvé que, suivant un déposant, le prix d’établissement de la broche était de 40 f., tandis qu’un autre, l’honorable M. Kœchlin, ne l’estime qu’à 10 £

Certes, quelle que soit la différence de localité, elle ne peut rendre possible une aussi grande variation de prix qui s’explique par l’intérêt et la position des parties ; l’un cherchait à exagérer les prix de revient pour conclure au maintien des