Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/426

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blables aux nôtres, et construites chez nos mécaniciens de Réthel et de Paris. Ils embauchèrent nos ouvriers et nos contre-maîtres pour former chez eux une population ouvrière, et grâce à la ruineuse et absurde obstination qui ne voulut pas permettre la réduction du droit sur les laines, qui aurait pu arrêter les progrès et rétablir l’ancien ordre de rapports et d’échanges, leurs manufactures grandirent et prospérèrent, et ce sont elles qui nous font aujourd’hui la plus redoutable concurrence sur les marchés étrangers, pour les mérinos de qualités ordinaires au-dessous de 7 f. l’aune, avantagées qu’elles sont par une différence en moins de 10 p. % sur la main-d’œuvre et la matière première. Quant aux belles qualités, nous avons toujours conservé notre supériorité, et nous n’avons pas de rivaux en Saxe plus qu’en Angleterre, où nous en exportons chaque année pour plusieurs millions, malgré le droit de 15 p. % qui les frappe à l’entrée de ce pays.

Outre ces différents articles qui réunis présentent une masse d’affaires de plus de 50 millions de francs, Reims renferme encore une industrie dont l’importance, qui n’est encore que de 10 mill., est de nature à s’élever d’une manière qu’il n’est pas possible de déterminer : je veux parler de l’industrie des laines peignées. Disons aussi, pour expliquer ces prévisions, que Reims est au centre des pays qui produisent les laines les plus convenables pour cette industrie, et au nombre desquels on doit compter surtout la Picardie, la Champagne, la Brie, la Bourgogne et la Normandie.