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Le poids d’un châle, lorsqu’il est très-nuancé ; peut s’élever jusqu’à dix livres ; le découpage se fait à l’envers, au moyen de la tondeuse mécanique employée dans les fabriques de draps.

Considérés relativement à la matière première, les châles français présentent trois classes bien distinctes, appartenant aux fabriques spéciales de Paris, de Lyon et de Nîmes.

Paris fabrique le cachemire français ou broché, et le cachemire de l’Inde français dont nous venons de parler. La trame et la chaîne de ces tissus sont en fil pur, de duvet de cachemire. Le châle hindou, qui se fabrique aussi à Paris, ne se distingue du cachemire français que par la chaîne, qui est en fil bourre de soie ou fantaisie, matière à la fois plus molle et plus économique. Ce châle est, en général, à la portée de la classe moyenne ; il imite le cachemire, et ne manque pas de solidité, mais il a moins de couleurs.

Lyon, qui a créé le genre hindou, excelle aussi maintenant dans les châles Thibet, dans lesquels la trame est un mélange de laine et de fantaisie. Paris et Lyon fabriquent aussi une grande quantité de châles de laine, particulièrement pour l’exportation. Nîmes produit encore à meilleur marché, et rivalise en ce moment avec Lyon et Paris dans les tissus simples et peu coûteux pour la consommation intérieure. Cette ville emploie pour ses châles la bourre de soie pure, le thibet et le coton ; un petit nombre de fabricans font aussi des châles en laine pour l’étranger et quelques départements.