Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/521

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devenu la proie des autres nations ; leur industrie avait arraché sans peine de nos mains un bien dont nous ne savions pas user. M. Colbert en fut moins le restaurateur que le créateur ; mais avant de lire le bel édit qui établit ce commerce, il est bon de connaître l’état déplorable où il se trouvait.

Les consulats du Levant, ainsi que les autres, avaient été érigés en charges héréditaires, dans un temps où l’esprit de finance dominait, à la faveur des besoins. Les consulats se vendaient, s’achetaient, comme un effet public ; on les faisait exercer par des commis ou par des fermiers qui, sans s’intéresser au bien du commerce et de la nation, se servaient de leur autorité pour exercer des monopoles. Leur mauvaise conduite attirait souvent des avanies à nos marchands ; quelquefois même ils eurent l’indignité de les susciter, afin d’avoir occasion de lever des taxes sur les nationaux, ou de leur prêter à des usures exorbitantes ; de façon que depuis une trentaine d’années, il se levait indépendamment des douanes, quatre à cinq pour cent sur l’entrée et la sortie des marchandises, et jusqu’à mille à douze cents piastres par navire, sans que des sommes si prodigieuses eussent, acquitté la nation. Le roi avait commencé par ordonner à tous les propriétaires de consulats de représenter leurs titres, de faire résidence, avec défense très expresse d’emprunter au prétendu nom de la nation. À l’égard des dettes anciennes, ils furent obligés d’en envoyer un état circonstancié ; l’origine, l’acte de consentement, l’état des