Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/88

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et qu’il faut associer entre eux en leur fournissant les moyens de sortir d’embarras. Jusqu’ici ils n’ont eu pour tout soulagement que l’hypothèque et les usuriers, si féconds en expropriations ; puis les notaires et les avoués qui réduisent les propriétés en atomes et les fermiers à la mendicité. Que feraient les autres industries si on leur prêtait à 10 pour 100, et si on les rendait victimes de tous les brigandages auxquels les hommes de loi se livrent envers l’agriculture ; et pourtant elles n’ont pas comme elle la grêle, les vents et tant d’autres inconvénients qui suppriment ou compromettent les récoltes ? En France, nous marchons trop vers le système irlandais ; et bien que nos paysans soient propriétaires, ils luttent avec peine contre leur pauvreté ; tandis que nous verrions l’agriculture refleurir avec des banques analogues à celles de l’Écosse. On n’a qu’à voir en effet ce que produit la culture des betteraves. Et cette nouvelle industrie, qu’est-elle autre chose que les capitaux appliqués à l’agriculture ? Il est vrai qu’on pourrait me répondre que les betteraves n’attirent aujourd’hui les capitaux que parce qu’il y a pour eux une forte prime par suite de la protection abusive de la taxe coloniale : sans doute, les choses se passent ainsi en ce moment ; mais si les capitaux étaient à bon marché, ne serait-ce pas comme s’il y avait cette prime, et alors je vous laisse à apprécier l’importance et la fécondité de cette révolution. Que de viande produite pour nourrir les masses ! que de laine pour les couvrir ! que de fruits ! que de