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cupa de chercher à cette question une solution scientifique. Pour cette réforme, comme pour tant d’autres, ce furent les philosophes français qui donnèrent l’élan aux idées généreuses, que des écrivains d’aujourd’hui appelleraient humanitaires. Ils firent comprendre que la société devait être autre chose qu’un assemblage de quelques hommes heureux, sans autre occupation que celle de goûter à toutes les jouissances ; et d’une masse énorme de travailleurs pauvres, les uns actifs, les autres dans l’oisiveté. Ils voulurent du travail pour tous, et pour tous aussi ils demandèrent du bien-être en échange de leur labeur.

Les conseils et les vœux des philosophes, formulés dogmatiquement par les économistes, furent écoutés et successivement mis en pratique par Turgot, la Constituante et la Convention : Malthus et Godwin, Everett et Mirabeau Saint-Just et Robespierre étaient, quelques-uns sans le savoir, les disciples des philosophes et des économistes. Toutefois ; la plupart des essais tentés par ces hommes remarquables, à des titres bien différents d’ailleurs, échouèrent complètement, parce qu’ils tenaient à des systèmes absolus, construits à l’avance, qui n’admettaient pas ou ne tenaient pas un compte suffisant, des difficultés et des obstacles qui naissaient de l’ancienneté même des abus qu’il s’agissait de détruire.

En effet, nous l’avons vu dans une leçon pré-