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a conclu que l’impôt pouvait et devait être supprimé.

Je ne prétends pas me faire ici l’avocat de l’impôt, mais on m’accordera peut-être à moi qui l’ai attaqué tant de fois dans ses abus, le droit de le défendre dans ce qu’il a de bon ; car, quoi qu’on en ait dit, l’impôt rend souvent de très grands services ; il est le seul revenu disponible pour faire face aux dépenses publiques, tous les autres sont appliqués sans contrôles aux dépenses personnelles. S’il n’y avait pas d’impôts, qui ferait des routes ; qui éclairerait les rues ? qui construirait et entretiendrait des canaux, maintiendrait la sûreté des communications, etc. ? Personne ; et cependant tout cela est indispensable, et si le gouvernement ne se chargeait de ce soin et ne pourvoyait à toutes ces dépenses, au moyen de l’impôt, il n’y aurait ni commerce ni industrie possible ; et les citoyens réduits à l’inaction, perdraient tous leurs revenus ; pour n’avoir pas su en sacrifier une partie.

Loin donc que l’impôt soit toujours nuisible, on doit reconnaître, au contraire, qu’il contribue pour une bonne part au développement de la richesse publique, et que lésiner à ce sujet, c’est mal entendre les intérêts généraux. Voyez, depuis huit ans quelle énorme masse d’améliorations ont été obtenues, grâce aux ressources que l’impôt a fournies ; le système de pavage des rues a été changé ; des trottoirs, des gouttières ont protégé, les passants contre l’eau du ciel et la boue de la rue ; l’éclairage est mieux entendu ; et, d’ici à deux ans, lorsque le marché passé pour l’éclai-