Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/189

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des monnaies, nous passons aux monnaies elles-mêmes, nous verrons, en premier lieu, que celles dont on fait usage depuis un temps déjà reculé, sont tout simplement une certaine quantité, un certain poids d’or ou d’argent, convenablement mélangé, et dans des proportions déterminée d’une manière rigoureuse avec un autre métal, le cuivre. Cet alliage est divisé par coupures, qui reçoivent, au moyen d’un balancier, une empreinte qui en indique la valeur et l’origine. Sans cette précaution les monnaies n’eussent pas rendu les services que l’on attendait d’elles : on comprend, en effet, quelle incertitude, quels embarras seraient nés de l’absence de garantie et de l’ignorance du poids des coupures. Qui voudrait commercer avec des lingots dont chacun serait libre de diminuer le poids et d’altérer le titre, c’est-à-dire d’augmenter la proportion de métal inférieur ? Que de temps perdu pour les vérifications de poids, et que de difficultés, d’impossibilités même pour celle du titre. L’empreinte indique donc l’origine, c’est-à-dire le pays où les monnaies ont été frappées, et c’est pour plus de sécurité qu’on a confié le monopole de cette opération aux gouvernements, afin qu’il y eût plus d’unité, et qu’il n’y eût qu’une seule espèce de monnaie et d’empreinte dans un pays.

L’histoire nous apprend combien de fois cette sécurité a été troublée par les fraudes que l’autorité ne s’est pas fait faute de commettre, chaque fois qu’elle a cru y trouver son intérêt du moment. Les monnaies françaises, si pures aujourd’hui, et