Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/232

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« Par la comparaison de ce qu’il avait observé dans les différents pays d’Europe (dit M. A. Thiers, dans sa notice sur Law, insérée dans l’Encyclopédie progressive), ses idées s’étaient singulièrement agrandies, et il avait conçu le plus vaste système de crédit qu’on ait jamais imaginé. Il avait vu que les banques existaient dans les capitales de quelques états, comme Londres et Amsterdam, mais que les provinces de ces états ne prenaient aucune part aux avantages du crédit : il pensa donc qu’en établissant une banque générale, qui aurait des bureaux correspondants dans les villes d’une importance secondaire, on pourrait étendre à tout un empire les avantages du papier, et le faire pénétrer même jusque dans les bourgs et les campagnes. Si une banque pouvait dans une ville, avec 100 millions d’espèces, émettre 200 millions de billets, la banque générale qu’il imaginait pouvait, dans un pays qui aurait un milliard de numéraire, émettre deux milliards de billets, et tripler ainsi le moyen des échanges. De cette manière, les billets suffisant à la grande circulation, le numéraire tout entier devenait réserve métallique de la banque, pour le service des moindres échanges.

« Law voulait qu’une banque aussi vaste fût un établissement public, et que les hôtels des monnaies devinssent ses bureaux correspondants. Cela posé, il en tirait des conséquences immenses. D’abord, tous les états affermaient la perception de leurs revenus à des compagnies de traitants, qui faisaient des profits considérables, et exerçaient d’affreuses vexations sur les contribuables. On pouvait donner