Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/247

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pas rembourser de suite, et comme la banque avait d’ailleurs violé le dépôt et ses engagements, son crédit s’évanouit et depuis lors il ne lui a plus été permis de se reconstituer[1]. Ainsi la banque aurait perdu sa réputation à l’époque de la première invasion, et elle l’aurait conservée, si à l’époque de la seconde, elle eût été banque de circulation, c’est-à-dire, si elle eut augmenté l’émission de ses billets, en exigeant toutefois en échange des valeurs solides et susceptibles de rentrer à de petits intervalles[2].

  1. L’argent de Banque qui avait porté on agio de 5%, perdit aussitôt plus de 15% sur la monnaie courante. (Note de R.)
  2. notes sur les banques de dépôt.

    La première banque qui ait existé est celle de Venise ou de St.-Marc. Elle fut fondée en 1171 par le gouvernement pour subvenir aux frais des guerres d’Orient, au moyen d’un emprunt forcé, sur les plus opulents auxquels on garantit une rente perpétuelle de 4%. Les prêteurs créèrent une chambre chargée de recevoir et de distribuer les intérêts et qui forma par la suite la banque de Venise. Elle a cessé d’exister depuis 1797 époque de l’invasion des Français. En 1423 ses revenus s’élevaient à près de 5 millions de francs. Elle exportait la plus grande partie de son numéraire.

    La Banque de Gênes date de 1407 ; elle fut établie sur le plan de celle de Venise, par suite des guerres qui forcèrent cette république à recourir à des emprunts à rente constituée. Le paiement de ces rentes fut assigné sur des propriétés domaniales, qui furent administrées par huit prêteurs choisis, dont la réunion a donné naissance à la Banque de St.-Georges. Plus tard le conseil de régence se composa de 100 actionnaires. La nature de cette banque ne lui a pas permis de rendre des services bien signalés au commerce ; mais le gouvernement de la république s’en servit pour régulariser ses finances.

    La Banque d’Amsterdam est la plus renommée de toutes ces banques. Sa fondation remonte a l’année 1609. Elle était obligée d’avoir toujours en numéraire une somme égale au montant des billets qu’elle donnait aux dépositaires. Contrairement à la banque de Gênes, elle fut surtout instituée dans l’intérêt spécial du commerce. Cette banque de dépôt ne doit point être confondue avec la banque des Pays Bas, fondée en 1814 sur les mêmes bases que celle d’Angleterre, avec un capital de 5 millions