Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/271

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et du commerce. Toutes trois sont également fécondes, également utiles au pays ; seulement il en est peut-être qui, plus heureuses et mieux placées, ont trouve dans certaines circonstances extérieures des encouragements à l’aide desquels elles ont pu réaliser des progrès importants, que les autres n’étaient pas en position d’obtenir.

Comme il est bien reconnu aujourd’hui que chaque branche de la production est tributaire des deux autres, et que des lors la plus parfaite égalité existe entre elles, nous n’avons pas à déterminer l’ordre dans lequel on doit les considérer. Toutefois on peut dire que s’il était besoin d’assigner un rang à chacune, l’agriculture qui fournit à l’industrie les matières premières, au commerce ses plus nombreux clients, et à tous les travailleurs la laine, la soie et le lin de leurs vêtements ; le pain, la viande, et le vin de leurs repas ; devrait occuper la première place. Et cela plus encore en France que partout ailleurs, parce que les trois quarts de la population sont occupés aux travaux de la terre.

Placée dans une position toute spéciale, l’agriculture jouit de quelques avantages particuliers, rachetés par d’assez graves inconvénients. Si les revenus et les profits de ses travailleurs sont modiques et garantis contre les crises qui désolent l’industrie, rien ne les défend contre l’inclémence des saisons ; elles craignent également le froid et la chaleur, l’humidité et la sécheresse, les maladies et les inondations. Si le cultivateur est plus riche que l’artisan des villes avec des profits moins éle-