Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/301

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haute estime dont on entourait ses travaux, au prix que l’on attachait à l’honneur de lui appartenir. Ce serait aujourd’hui un grand progrès de revenir au degré où nous avons vu l’agriculture s’élever à cette époque, à laquelle nous avons donné le nom d’époque romaine ; à transporter sur cette branche de la production, les capitaux et l’intelligence qui la vivifiaient alors et que nous dépensons aujourd’hui d’une manière souvent stérile, dans des entreprises moins honorables et dont le succès n’importe pas autant à la gloire et à la force du pays.

Après cette période florissante de l’agriculture, sous la République, nous l’avons vu déchoir rapidement aussitôt que les citoyens, les propriétaires, abandonnèrent le soin de son exploitation à des intendants et à des esclaves pour se livrer tout entiers aux intrigues qui remplissaient le sénat et le palais des Césars, ainsi qu’à la mollesse et aux plaisirs corrupteurs des villes, où ils formèrent une classe d’hommes de loisirs, mieux qualifiés d’hommes paresseux.

Au régime destructeur des intendants et des esclaves succéda, au grand avantage de l’agriculture, celui des serfs censitaires, puis celui des vilains et des conditionnales. Les colons-paritaires vinrent ensuite, et grâce à l’activité et au zèle qu’ils apportèrent dans leurs travaux, et qui avaient l’intérêt pour base, ils firent faire de nouveaux pas à l’agriculture, qu’ils sortirent un peu de la décadence où elle était tombée à l’époque de l’Empire.

Devenu insuffisant à son tour, le métayage fut