Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/317

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Ils voulurent d’abord établir les vrais principes de la formation des richesses et de leur distribution naturelle entre les différentes classes de la société. Il leur sembla que ces richesses provenaient toutes d’une source unique qui était la terre, puisque c’était elle qui fournissait aux travailleurs leur subsistance et les matières premières de toutes leurs industries. Le travail appliqué à la culture de la terre produisait non seulement de quoi s’alimenter lui-même, pendant toute la durée de l’ouvrage, mais encore un excédant, de valeur qui pouvait s’ajouter à la masse de richesses déjà existantes ils appelèrent cet excédant le produit net. Ce produit net devait nécessairement appartenir au propriétaire de la terre et constituait entre ses mains un revenu pleinement disponible. Quel était donc le produit net des autres industries ?

« Ici commencent les erreurs de ces hommes ingénieux, car à leurs yeux les autres industries étaient improductives et ne pouvaient rien ajouter, selon eux, ni à la masse des choses sur lesquelles elles s’exerçaient, ni au revenu général de la société. Manufacuriers, commerçants, ouvriers, tous étaient les commis, les salariés de l’agriculture souveraine créatrice et dispensatrice de tous les biens. Les produits du travail de ceux-là ne représentaient dans le système des Économistes, que l’équivalent de leurs consommations pendant l’ouvrage, en sorte qu’après le travail achevé, la somme totale des richesses se trouvait absolument la même qu’auparavant, à moins que les ouvriers ou les maîtres n’eussent mis en réserve, c’est-à-dire épargné, ce qu’ils