Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/43

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mes dont nous sommes forcés de nous servir, pour résoudre les nombreuses et intéressantes questions dont je vous ai parlé dans mes deux premières leçons.

Avant qu’Adam Smith ne nous eût donné du mot valeur la belle et simple définition que je vous ai citée l’autre jour, on avait écrit des centaines de volumes sur le même sujet sans pouvoir s’entendre. Ces apparentes contradictions ont discrédité la science auprès de certaines personnes qui ne l’avaient point étudiée ; c’est comme si l’on reprochait aux médecins de professer plusieurs doctrines et de suivre des systèmes différents pour le traitement des mêmes maladies ; malgré ces dissidences on ne saurait dire que la science médicale n’existe pas ; il en est de même de la science économique. C’est du conflit qui s’élève entre ses partisans de doctrines opposées, que jaillit la lumière qui sert à nous guider, et que sortent les découvertes et les vérités qui forment aujourd’hui les bases sur lesquelles elle repose.

Nous avons vu déjà que les principaux éléments de la production industrielle étaient les capitaux et le travail. Le capital est cette portion de la richesse publique qui sert à l’entretien des travailleurs et au développement de la production : il dérive des profits accumulés par l’épargne c’est l’excédant de la production sur la consommation. Admettez un peuple qui consomme tout ce qu’il produit, et son capital restera stationnaire ; il ne diminuera pas mais il ne s’accroîtra pas non plus. C’est comme un ouvrier qui mange chaque jour