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sur le produit net pour ses démonstrations ; car si un ouvrier fait un habit, il faut tenir compte du profit de tous ceux qui y ont pris part : du berger, du tondeur, du laveur, du peigneur du teinturier, du tisseur, du producteur des matières colorantes, des producteurs des machines, du fabricant des boutons, du fabricant de la doublure etc., etc. ; j’en oublie plus de la moitié. Ainsi la production de l’habit dont nous parlons, avant de passer en dos du mouton sur le dos du consommateur, a occupé 70 ou 100 personnes, que sais-je et toutes ces personnes ont eu leur profit ; car l’on conçoit bien qu’il doit y avoir profit toutes les fois qu’il y a produit et dans l’exemple que je vous cite, les différents producteurs n’ont sans doute pas attendu pour faire leurs affaires, le profit du tailleur. C’est à quoi M. de Sismondi n’a pas pensé.

Avant de terminer cette leçon je vous demande la permission de revenir sur quelques points que j’ai abordés en commençant.

On a parié d’abrutissement mais pénétrez dans quelques ateliers ceux de tréfilerie par exemple où avant l’application des mécaniques, les ouvriers faisaient eux-mêmes fonction de machines vous les verrez, le journal à la main, assister en surveillants au travail qui se fait sous leurs yeux et leur direction et qui n’exige d’eux que quelques coups de main de temps en temps. Et pour les résultats hygiéniques, la science ne fait-elle pas tous les jours des progrès satisfaisants ? Jadis l’art du doreur était très malsain à cause des émana-