Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/9

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science, objet de nos études, a fait de notables progrès.

Elle a cessé de demeurer dans la classe des utopies, et chaque jour davantage elle est entrée dans la pratique ; elle a présidé à toutes les opérations qui ont été couronnées de succès, et c’est pour avoir méprisé ses conseils que quelques entreprises ont échoué.

Longtemps on a méconnu les principes que la science économique dans son état actuel nous présente comme vrais. Ainsi, par exemple, la grandeur et la prospérité d’un pays ne s’accroissaient autrefois, suivant certains écrivains, que par la guerre et la destruction ; d’un autre côté, la terre seule était regardée comme une source de richesses ; tout le reste : commerce, industrie, était stérile ; les ouvriers des fabriques, les négociants et les marchands des villes, ne créaient aucune valeur, leurs travaux ne servaient qu’à remplacer sans aucun profit ce qu’ils avaient consommé en salaires, en denrées, en marchandises, etc. ; en un mot ils n’ajoutaient rien aux richesses du pays. Ces doctrines étant généralement adoptées, la guerre resta long-temps à l’ordre du jour, et il n’y eut qu’une seule classe de personnes riches, celles qui étaient détenteurs du sol ; toutes les autres fabricants, écrivains, marchands et savants, étaient comme des parias, indignes de rien posséder. L’application complète de ce système vicieux d’économie politique fut du reste funeste à la terre et aux propriétaires fonciers car de ce que l’on était persuadé que celle-là était seule créatrice de ri-