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MARINE MILITAIRE, sn-822. MARINE MILITAIRE, 323-526. 1265


de mer, viennent tout d’abord recevoir dans ces ports leur première éducation militaire. C’est là aussi qu’après la période quinquennale d’activité, ces mêmes hommes devront se rendre isolément de tous les points du territoire lorsque la marine rappellera la réserve que la loi du 27 juillet 1872 laisse à sa disposition. Aussi un décret du 25 avril 1874, prenant pour base la direction de nos principales voies ferrées, a-t-il divisé la France en cinq circonscriptions de réserve maritime, dont chacune a l’un des ports militaires pour point de ralliement de tous les réservistes de l’armée de mer qui s’y trouvent en résidence. Dans chaque port existe un bureau des réservistes, chargé des contrôles et du service des rappels à l’activité. CHAP. VI. ÉCOLES DE LA MARINE.

. École polytechnique. Bien que l’école polytechnique ne soit pas spéciale à la marine, nous croyons utile de rappeler ici qu’elle fournit à la flotte des aspirants de première classe, des aidescommissaires, les deux tiers de ses officiers d’artillerie, ainsi que tous les élèves du corps du génie maritime et de celui des ingénieurs hydrographes. Chaque année, suivant les besoins du service, le ministre de la marine fait connaître au ministre de la guerre le nombre des places qui, dans ces différents corps, peuvent être attribuées aux élèves de l’école polytechnique déclarés admissibles dans les services publics, aux examens de sortie. <Voy. Écoles militaires.)

. École navale. Le décret du 27 septembre 1810 avait institué deux écoles spéciales de la marine, l’une sur le Tourville, à Brest, la seconde sur le Duguesne, à Toulon. Fondue en une seule, établie à Angouléme par ordonnance du 31 janvier 1816, elle passa sur VOrion, en rade de Brest, le 16 mai 1827. Depuis lors l’école navale n’a pas quitté Brest ; elle est établie aujourd’hui sur le vaisseau le Borda, et est organisée conformément aux dispositions des ordonnances des 1er novembre 1830, 21 avril 1S32, 4 mai 1833, de la loi du 5 juin 1850, des décrets du 19 janvier 1856, 2i septembre 1860 et 14 décembre 1862.

. Commandée par un capitaine de vaisseau, l’école navale relève directement de l’autorité du préfet du deuxième arrondissement maritime. L’enseignement, à la fois théorique et pratique, est confié à 20 professeurs, dont 9 lieutenants de vaisseau. Le Borda une annexe, le Bougainville, pour les exercices de matelotage à la mer. 320. Cette école fournit au corps de la marine le plus grand nombre de ses officiers ; les élèves y sont admis par la voie du concours depuis l’age de quatorze ans jusqu’à l’âge de dix-sept ans. (L. 20 avril 1832, et Déc. 24 septembre 1860.) Un règlement du 25 avril 1876 détermine les conditions de ce concours.

. Des bourses et des demi-bourses sont concédées aux jeunes gens qui ont fait préalablement constater l’insuffisance des ressources de leur famille. Elles sont accordées par le ministre de la marine, sur la proposition des conseils d’administration et d’instruction des écoles. (L. 5 juin 1850.)

Après deux ans d’études, les élèves qui 

ont satisfait à l’examen de sortie reçoivent le titre d’aspirant de marine de deuxième classe et embarquent sur un bâtiment d’instruction, à bord duquel ils font une troisième année d’études. {Voy. n° 323.)

Un conseil de perfectionnement, présidé par le vice-amiral préfet du deuxième’arrondissement maritime, est chargé d’examiner toutes les questions concernant renseignement à l’école navale et à l’école d’application des aspirants de marine ; il discute les projets de règlements relatifs à l’instruction et à la police intérieure ; il rédige les programmes du cours, et donne son avis sur les modifications à introduire dans les conditions d’admission à l’école navale. Ce conseil se réunit à Brest, chaque année, le 1er septembre, et toutes les fois que les circonstances l’exigent. (.D. 11 août 1856 et 31 mars 1873.)

. École d’application des aspirants de marine. Jusqu’en 1864, les aspirants de deuxième classe ne pouvaient être nommés à la première classe qu’après deux années de navigation sur les bâtiments de l’État. La loi du 7 mai 1864 a réduit à une année la période de navigation sur un bâtiment d instruction, lequel remplit, à l’égard de l’éducation professionnelle des officiers de marine, le rôle des écoles d’application pour les officiers des armes spéciales. A leur sortie de l’école navale, les aspirants de deuxième classe sont embarqués sur le bâtiment-école d’application pour une campagne d’un an, après laquelle ils sont admis à passer leur examen pour le ’grade d’aspirant de première classe. (D. 24 septembre 1864 et arr. 15 octobre 1864.)

. Lcole d’application du génie maritime. Cette école, établie à Paris dès 1765, fut transférée en l’an X à Brest, plus tard à Lorient, rétablie en 1854 à Paris et enfin transportée à Cherbourg en 1872. Les élèves de l’école polytechnique admis dans le génie maritime, y suivent pendant deux ans un cours complet d’application. L’école d’application du génie maritime est dirigée par un directeur des constructions navales, ou par un officier supérieur du génie maritime. Elle relève directement du préfet maritime. [Régi. 14 août 1872, modifié par celui du {"mars 1876.)

. Écoles de médecine navale. Elles sont au nombre de trois, établies à Brest, à Rochefort et à Toulon. Les conditions relatives à l’admission des élèves sont les mêmes que celles qui sont établies pour les facultés de médecine de l’État. Les étudiants suivent les cours pendant deux années, après lesquelles ils subissent un examen et deviennent aides-médecins ou aides-pharmaciens. La direction de ces écoles est placée dans les attributions du directeur du service de santé du port. (Règl. 10 avril 1866 et 2 juin 1875.) 326. École des défenses sous-marines. Cette école, constituée à Boyardville (lié d’Oléron) en 1869, modifiée après la guerre de 1870, a été réorganisée par un décret du 9 avril 1876. Un navire mouillé en rade est annexé à l’école. Des capitaines de frégate, des lieutenants et enseignes de vaisseau, des officiers mariniers, quartiersmaltres et marins des équipages de la flotte et du corps des marins vétérans y reçoivent pendant six mois l’instruction théorique et pratique spéciale