Page:Blok - Les douze, 1920.djvu/8

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Une pauvre vieille se lamente et pleure,
Elle ne comprend pas ce que cela veut dire —
Pourquoi un tel placard,
Un chiffon si grand ?
Combien de portianki
On en pourrait faire aux enfants —
Il en est tant qui vont sans chemise et pieds nus…

La vieille, telle une poule,
Sauta par-dessus un tas de neige,
— Oh, Mère de Dieu — Protectrice !
— Les bolcheviks me pousseront au tombeau !

Le vent cingle,
Le gel ne cesse
Et le bourgeois, au carrefour,
Cache le nez dans son collet.

Et celui-ci ? — Il a des cheveux longs
Et dit à voix basse ;
— Traîtres !
— La Russie est perdue !
C’est un écrivain, sans doute,
Un phraseur…