Page:Bloy - Exégèse des Lieux Communs, Mercure de France, 1902.djvu/231

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est suggestif ! — à l’adolescent de l’Évangile qui, ayant demandé à Jésus ce qu’il fallait faire pour avoir la vie éternelle, en reçut cette réponse qu’il fallait tout donner aux pauvres, et s’en alla plein de tristesse. Abiit tristis.

Post-scriptum. — L’Évangile ne dit pas trop triste, « nimis tristis », mais triste seulement, sans excès. Le Bourgeois peut se passer de la vie éternelle. C’est ce qui le distingue des brutes.


CXXXIII

À quelque chose malheur est bon.


Le malheur des autres, cela va sans dire. Il n’y a même que cela de bon. Il est assez difficile de se figurer une chose heureuse arrivant à un voisin de campagne, par exemple, et dont on puisse tirer parti. La preuve, c’est que le bonheur des uns ne fait pas le bonheur des autres, comme le dit fort exactement un autre Lieu Commun presque identique.

Votre meilleur ami vient d’hériter inopinément de plusieurs centaines de millions de francs. Eh bien ! il est probable que vous n’en tirerez pas un centime. Peut-être même entreprendra-t-il de vous