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exégèse des lieux communs

renouveau veut-il donc parler ? Ah ! que le Bourgeois est impénétrable ! J’ai employé une partie de mon existence, la plus belle sans doute, à chercher le sens de ce Lieu Commun. Je n’ai rien trouvé du tout et, ma foi ! j’aime mieux vous déclarer franchement que j’y renonce.


XIX

La médecine est un sacerdoce.


Ah ! les sacerdoces ! qui essaiera de les dénombrer ? Le sacerdoce de l’agriculture, de la magistrature, de la pharmacie, de l’épicerie, de la bureaucratie, de la politique, de l’enseignement ; le sacerdoce de l’épée, le sacerdoce du journalisme, etc., enfin le sacerdoce antique de la Prostitution remis en honneur dans ces derniers temps. Il n’y a guère que le sacerdoce religieux qui ne soit plus un sacerdoce, ayant été formellement et si judicieusement rayé de la liste par le Bourgeois qui s’y connaît, puisque c’est lui-même qui a institué tous les sacerdoces contemporains.

J’ai nommé, sans choix, la médecine, parce que ce sacerdoce-là s’est offert le premier à ma mémoire et vous avouerez qu’il est rudement beau.