Page:Bloy - Je m'accuse, La Maison d'Art, 1900.djvu/139

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raison de bonté, de joie et de vigueur… » Il y a un vieux sot très-apprécié qui « achève de vivre dans la gaieté sereine de son espoir en la vie » !… C’est incroyable ce qu’on peut faire avaler aux hommes de stupidités ou d’ordures, quand on leur apporte l’évangile de l’inexistence de Dieu et du putanat universel !

Un mauvais tour à jouer à Zola serait de lui demander ce qu’il entend par la VIE. Mais, à quoi bon ? La réponse ne serait même pas curieuse.

Le pauvre homme qui n’a jamais pris connaissance d’aucun rudiment de philosophie et qui doit croire que le mot Métaphysique appartient à une langue oubliée de l’âge de pierre, s’étonnerait comme le premier boutiquier venu, qu’on l’interrogeât sur une chose si simple.

Il répondrait avec bonhomie, — en déchirant une nouvelle feuille de papier, — que la vie consiste à gagner de l’argent, à bien manger, à bien dormir, à bien faire l’amour et à bien faire caca. Quelle autre réponse espérer d’un tel cerveau ?