Page:Bloy - Je m'accuse, La Maison d'Art, 1900.djvu/159

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ment de te laisser frotter son parquet, l’a beaucoup trop dit pour qu’on l’ignore. Qu’y puis-je ?

Si je te parle, Zola, si je trouve la force de surmonter l’horrible dégoût que tu m’inspires, c’est que je pense, tout de même, à ta pauvre âme.

Tu veux absolument qu’on t’admire pour avoir défendu ce capitaine, pour avoir accusé — les autres !…

Oh ! la vision douloureuse qui m’est venue, dans l’humble église de Kolding, en faisant le Chemin de Croix, au moment où je priais devant une image barbare de la XIIe station !

Quelqu’un qui a le malheur de te lire et que je ne veux pas nommer, m’avait exprimé, peu de jours auparavant, le plus fier dédain pour les êtres — indignes de tout intérêt — que tes livres ont pu souiller, c’est-à-dire, au fond, le dédain pour les petits, les pauvres, les faibles, les vaincus, les écrasés. « Qu’importe, m’écrivait-il, à côté d’un si grand rôle et lorsqu’on a un si puissant levier (la plume de l’auteur de J’ac-