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Page:Bloy - Le Salut par les juifs, 1906.djvu/105

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s’étonnaient de voir les hommes si tristes, et les animaux sans colère suaient d’angoisse au fond des étables en entendant pleurer leurs pasteurs.

Les chrétiens à l’image d’un Dieu Très-Haut descendu si bas se reprochaient avec amertume de l’avoir fait à leur ressemblance et craignaient de regarder le plafond des cieux…

Depuis les Matines du Jeudi absolu jusqu’à l’immense alléluia de la Résurrection, le monde était livide et silencieux, artères liées, forces percluses, « chef languide et cœur dolent ». Arbitraire absolu de la Pénitence. Une seule porte lugubre environnée de pâles monstres accusateurs était entr’ouverte pour aller à Dieu. Les vitraux éclatants s’éteignaient. Les bonnes cloches ne tintaient plus. C’était à peine si on avait l’audace de naître et on n’osait presque plus mourir.

Vainement on s’efforçait de consoler la Vierge aux Épées dont les yeux brûlés de larmes ressemblaient à deux soleils morts. Cette Face maternelle, qui paraissait exiler tout réconfort, était devenue un volcan d’effroi et jetait par terre les multitudes…

« Qu’il descende ! » hurlaient toujours les