Page:Bloy - Le Salut par les juifs, 1906.djvu/160

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en disant que Notre Seigneur Jésus-Christ dut porter encore cela comme tout le reste, c’est-à-dire avec une exactitude infinie.

Sans reparler du grand Holocauste qui fut évidemment la « spéculation » la plus audacieuse qu’un Israélite ait jamais conçue, il ne serait pas très-difficile de trouver dans l’extérieur des paroles infiniment aimables et sacrées du Fils de Dieu quelque lien de famille avec l’éternelle pensée judaïque dont bouillonne la Gentilité.

L’Économe infidèle, par exemple, n’est-il pas loué précisément pour sa fraude et l’inéclairable conclusion de Jésus n’est-elle pas le précepte formel de « se faire des amis avec les richesses d’iniquité[1] » ?

C’est, en somme, la traditionnelle recommandation de spolier et de foi-mentir, anciennement notifiée aux six cent mille Hébreux de l’Exode qui s’en allèrent d’Égypte chargés de trésors empruntés pour ne pas les rendre, aidés en cela par le Seigneur même qui les protégea dans leur fuite[2].

  1. Luc, XVI, 9.
  2. Exode, XII, 35 et 36.