Page:Bloy - Le Salut par les juifs, 1906.djvu/72

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il est l’indiscutable symbole du peuple juif dont il exprime souverainement la prospérité.

Mais ne fallait-il pas qu’en attendant le déluge des immondices pour l’exubérance d’une fécondité ultérieure, il donnât tout de même un fruit quelconque à ce Rédempteur impatient qui l’avait maudit, et n’est-il pas permis de conjecturer que l’impénétrable Traître qui résumait si bien la Race bifide, se suspendit précisément à cet arbre de désespoir sous le feuillage duquel tous les bons Hébreux de la tradition s’asseyaient avec confiance.

Ce doit être l’étonnement des Esprits du ciel de rapprocher du sort des Juifs, — à dater de cette horrible primeur, — les antiques promesses de domination glorieuse et d’allégresse « in æternum » dont leurs Livres sont saturés.

À l’apparition du Pauvre, — imprévue depuis deux mille ans, — tout ce qu’il y avait de spirituel en eux a décampé et leur nature charnelle d’idolâtres compteurs d’argent s’est manifestée.

Judas est leur type, leur prototype et leur surtype, ou, si on veut, le paradigme certain des ignobles et sempiternelles conjugaisons de leur avarice, à ce point qu’on les croirait tous