Page:Bloy - Le Salut par les juifs, 1906.djvu/80

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carillonnaient à la gloire d’un Enfant Juif qui était mort dans l’ignominie pour sauver les vagabonds.

Les sanglots ou les chants des cloches, dont tous les empires chrétiens frissonnaient d’amour, frappaient en vain l’âme obstinée de ces orphelins de Léviathan.

Créanciers d’une Promesse impérissable que l’Église jugeait accomplie et forts d’un Pacte sempiternel enregistré par l’Esprit-Saint jusqu’à trois cents fois, le Fils de Marie leur paraissait à peine l’égal de ce roi lépreux qui régna sur Jérusalem, qui fut « plein de lèpre jusqu’au jour de sa mort » et le terrible habitant d’une maison solitaire, pour son crime d’avoir usurpé l’encensoir des fils du grand prêtre[1].

Comme ils devaient mépriser les pompes douloureuses du Christianisme, ces guenilleux indomptés qui pensèrent toujours que la Gloire du Dieu d’Ézéchiel avait besoin de leur propre gloire !

Ah ! l’Église avait beau leur dire : « Celui qui a vendu son frère, un fils d’Israël, et qui en

  1. Paralipomènes, liv. II, chap. 26.