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Page:Blum - Journal d’un vaudevilliste, 1894.djvu/242

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JOURNAL D’UN VAUDEVILLISTE

de Paris et pourquoi la ruine-t-il sous le prétexte qu’elle est malheureuse ?

On voit, depuis quelques jours, des queues formidables se former à la porte des chocolatiers. Les pauvres femmes attendent des journées entières le moment d’acheter une livre ou une demi-livre de chocolat — à trois francs, s’il vous plaît ; — autrefois, il coûtait deux francs.

Eh bien, comme au bureau de location des théâtres, il y a une porte spéciale où l’on entre tout de suite, sans attendre, mais alors le chocolat se paye quatre francs, — un franc de plus pour ne pas faire queue.

La livre de cacao assimilée au fauteuil d’orchestre !

Et ce n’est pas tout ! Non seulement le prix de chaque chose est comiquement fantastique, mais ces choses sont exécrables — la chimie s’en est mêlée : on a inventé des confitures de groseilles sans groseilles et sans sucre, de la graisse de bœuf qui n’est