Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/218

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ment dans le monde de rapports monétaires et économiques normaux et d’arriver ainsi à cette espèce de pacification matérielle qui est la condition et le prodrome d’une pacification politique.

C’est le sens que les auteurs de la déclaration eux-mêmes lui ont donné.

Vous avez vu le texte des propos tenus ce matin par M. Morgenthau à la presse américaine, propos qui confirmaient d’ailleurs ceux d’un message envoyé à M. Vincent Auriol cette nuit.

Vous avez recueilli les premiers échos de la presse étrangère et vous savez quel a été l’effet produit ce matin à Genève par la publication du document.

Je crois donc, pour ma part, qu’il y a là un événement politique de première importance et que cette initiative, prise par trois grandes Puissances, initiative à laquelle ces Puissances désirent rallier l’ensemble des États, peut et doit exercer sur les rapports internationaux une influence considérable.

Comme vous le savez, nous avons reçu, dans l’après-midi, la nouvelle que la Suisse se ralliait à la déclaration commune des trois Puissances et à la décision prise, en conséquence, par le Gouvernement français.

Je n’ignore pas que quelques journaux ont présenté les choses d’une autre façon. Ils ont exprimé le sentiment que cette publication de la déclaration était un maquillage, une petite astuce destinée purement et simplement à présenter sous des couleurs plus flatteuses le fond de l’opération monétaire.

J’ai lu, par exemple, ce matin, qu’en réalité nous avions fait appel aux Gouvernements anglais et américain et que c’était eux qui nous avaient, en quelque sorte, imposé le remaniement monétaire.

Je peux vous affirmer que non. Dans une conjecture de ce genre, tout est contraire à la vérité.