Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/231

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réserve fédérales des pays où la monnaie était fluctuante et libre.

C’est encore ce qui s’est passé récemment. L’encaisse a baissé, et a baissé dans des proportions qui commençaient à devenir préoccupantes, je le répète ; et le moment est venu pour le Gouvernement de choisir entre l’intérêt de l’encaisse et l’intérêt de la parité, c’est-à-dire le moment où il a été obligé de se demander : vais-je, pour assurer et pour maintenir le principe orthodoxe de la convertibilité, laisser diminuer encore davantage l’encaisse, ou bien en suis-je arrivé au point où, pour empêcher l’encaisse de diminuer davantage, je vais être obligé de porter une atteinte au principe de la convertibilité ?

C’est cette question qui s’est posée devant le Gouvernement et ne cherchez pas ailleurs l’explication de la résolution qu’il a prise.

Je veux une fois de plus, après mon ami M. Auriol, qui pourtant l’a fait ce matin en termes si nets, rejeter en particulier une explication qui vraiment, je vous assure, est un peu offensante pour nous et qu’il n’y a intérêt pour personne à laisser s’accréditer.

On a cru, — peut-être même beaucoup de gens ont-ils cru sérieusement, — parce que le hasard des choses a fait que nous avons convoqué les Chambres dans les derniers jours du mois de septembre, que si nous étions si pressés de les convoquer, c’était parce que nous nous sentions terriblement à court pour l’échéance, parce que nous avions besoin des produits de la réévaluation de l’encaisse de la Banque pour faire notre fin de mois ; on a cru que nous agissions ainsi, avec cette hâte désespérée du débiteur traqué, et qui est serré à la gorge.

Il n’en est absolument rien.

Les deux Chambres ont voté des textes en vertu desquels un crédit de 10 milliards est ouvert au