Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/285

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que la sentence du 20 janvier 1916 est une sentence d’acquittement.

Il y a un sergent fourrier qui affirme avoir recopié de sa main un jugement de condamnation à mort. Il est vraisemblable, puisqu’il n’existe pas de jugement de condamnation à mort, qu’il confond avec le rapport de l’officier rapporteur ou avec les conclusions du commissaire du gouvernement.

Mais, encore une fois, messieurs, je ne veux pas entrer dans cet examen critique, car je n’apporte pas ici des témoignages, je n’apporte que des faits qui sont empruntés au dossier officiel.

Quoi qu’il en soit, chaque semaine la campagne redouble, la campagne de calomnies et de mensonges. Nous assistons à cela et nous nous demandons — j’appelle ici gravement l’attention de la Chambre — : « Qu’est-ce qu’on peut faire ? »

Que peut faire en effet, en pareil cas, un homme public atteint au plus profond de son honneur ?

Je veux m’expliquer ici, sous ma responsabilité, parce que, vous le savez, cela va loin. Les hommes publics sont désarmés devant le mensonge et devant la calomnie.

Quand on cherche le moyen de lutter contre la mauvaise foi et, surtout, ce qui est plus important, de convaincre la bonne foi — car l’immense majorité des hommes de ce pays sont de bonne foi — on est là, sans trouver, on hésite, on cherche et l’on se sent impuissant !

Vous disiez : on poursuit.

Messieurs, il y a deux façons de poursuivre. Si l’affaire est de la compétence du tribunal correctionnel, pas de preuve possible. La condamnation automatique ne signifiera rien et ne lavera personne. Si l’on va en cour d’assises… Je veux dire