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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

aujourd’hui que de l’indifférence. En épousant une jeune fille, c’est sa vie d’abord que j’unis à la mienne et il m’importe seulement qu’elle ait pour moi, l’amour que j’aurai pour elle. Cette jeune fille est trouvée, ma mère…

— Mais elle est à l’étranger ! s’écria la comtesse.

— Qu’importe ! répliqua Jacques obstiné. Je l’amènerai en France et nous…

La comtesse secoua la tête.

— Mon cher enfant, interrompit-elle, tu vois les choses comme un jeune homme de vingt ans. Enfin… Je saurai ce que ton père en pense mais n’espère rien, c’est courir au-devant d’une déception. Bonsoir, mon Jacques.

Elle l’embrassa un peu plus longuement que d’habitude et sortit.

Resté seul, Jacques écrivit à Marie-Anna. C’était une suprême tentative. Il relut plusieurs fois sa lettre et s’assura que la jeune fille ne pourrait être insensible en apprenant toutes ces souffrances qui venaient d’elle. À la pointe du jour, il passa aux écuries, sella un cheval et courut tout d’une bride à la poste de Gacé d’où il expédia sa lettre.