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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

de soie et les portraits de Velasquez. De quoi parles-tu là, grand Dieu ! D’abord si les Canadiennes sont vertueuses, elles n’en sont que plus séduisantes et quand bien même leur cœur ne serait qu’un livre fermé, cette couverture que tu dédaignes vaudrait encore la peine d’être regardée, il me semble.

— Cette jolie Canadienne blonde que nous avons rencontrée te plaît énormément… insinua Gilbert.

— Il n’est pas question de cette demoiselle plus que d’une autre. Je parle des Canadiennes en général. C’est parce que j’aime la beauté vraie sous toutes ses formes que mes yeux s’arrêtent avec complaisance sur un joli visage de jeune fille ; c’est une pure curiosité d’esprit qui me porte à chercher sur ce gracieux relief ce que le cœur y laisse monter de son mystère. La vérité de l’âme étouffe sous les contraintes de la mondanité ; plus cette âme est close, repliée sur elle-même plus sa découverte en révèle de charmes. Les Canadiennes sont élevées dans l’esprit de famille et dotées dès leur naissance des vertus de la religion ; je trouve cela très beau, car grâce à ces dons, elles conservent jusqu’au-delà du