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V


— Eh bien, Monsieur de Villodin, que pensez-vous de notre pays ? demanda Marie-Anna quand il se fut assis près d’elle.

— Ce que l’on pense de tout ce qu’on aime, mademoiselle ; répondit Jacques. Comment le Canada ne me plairait-il pas ?… Après avoir parcouru pendant deux années des pays dotés de langues plus ou moins barbares, j’arrive ici dans cette belle contrée où j’entends le français !… Il y a mieux encore : je suis Normand, vous le savez ; or j’ai remarqué dans le langage des Canadiens-Français cet accent de terroir, ces mots anciens et démodés qui me rappellent le chant des laboureurs du Perche, la rusticité de nos fermes, mon village natal de Normandie. Au point de vue pittoresque, ai-je besoin de vous dire que je suis enthousiasmé ?

— Je suis heureuse de vous entendre ainsi parler du Canada, vous qui avez passé par les plus belles routes du monde. La France, dit-on est un pays merveilleux ?