Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/321

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tiennent ignoblement captive sous la garde de hideux geôliers victimes de soupçons atroces, qui ne la jugent capable que d’éprouver et de satisfaire les plaisirs des sens, et non contens de l’opprimer dans cette vie ne lui accordent pas même une âme[1] pour la consoler par l’espérance de la vie à venir ; alors messieurs, on pourra dire : l’amour, ce fils du christianisme et de la féodalité, l’amour s’en va.

L’orateur de la majorité qui a succédé au prince philosophe chrétien, n’était rien moins que le czar de la Russie méridionale. Il s’est bien gardé de s’adresser comme le préopinant à la raison de ses auditeurs. Il ne s’est attaché qu’à soulever leurs passions en les caressant. Il a présenté le tableau le

  1. Il faut toutefois reconnaître qu’il existe dans le koran un texte d’après lequel il est promis aux femmes fidèles à leurs maris, qu’elles resteront âgées de seize ans pendant toute l’éternité, et avec cela qu’elles auront d’autres maris que ceux qu’elles avaient sur la terre.