Page:Boileau - Œuvres poétiques, édition 1872.djvu/37

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cette époque, l’obligea ainsi que Racine à des travaux d’un genre bien différent. Il remplaça les vers par des investigations historiques et par des recherches qui se rapportaient au règne de Louis XIV. Telle fut la cause du retard que mit Boileau à faire paraître les deux derniers chants ; mais ce qu’on s’explique moins, c’est qu’il ait consacré son sixième chant presque entier à la louange du président Lamoignon, quand avec vingt vers ajoutés au cinquième, il aurait pu terminer son poëme.

Nous ne dirons rien de ses poésies diverses ; et l’Ode sur la prise de Namur ne mériterait même pas d’être mentionnée, sans la curieuse correspondance à laquelle elle donna lieu entre Boileau et Racine.

Signalons, parmi les œuvres en prose, l’Arrêt burlesque, le Dialogue des héros de roman, et les lettres écrites au duc de Vivonne, sous les noms et dans le style de Balzac et de Voiture. La traduction du Traité du Sublime n’a d’autre mérite que l’exactitude. Boileau ne daignait pas travailler sa prose, et n’était éloquent que dans les vers.

Il avait revu lui-même les épreuves de l’édition de 1701, et, chose remarquable, c’est la seule des éditions faites de son vivant qu’il ait signée en toutes lettres. Il venait de commencer en 1710 une édition qui devait être plus complète et plus correcte que les autres. Son intention était d’y insérer sa satire sur l’Équivoque, qu’il avait composée à l’âge de soixante-neuf ans, et qui n’était encore que manuscrite; mais il fallait pour cela une permission, qui lui fut refusée.