Page:Boileau - Œuvres poétiques, édition 1872.djvu/472

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que d’esprit, et qui parle souvent de ce qu’il ne sait point. C’est un mauvais imitateur du gazetier de Hollande, et qui croit que c’est bien parler, que de parler mal de toutes choses.

A l’égard du Chapelain décoiffé, c’est une pièce, où je vous confesse que M. Racine et moi avons eu quelque part ; mais nous n’y avons jamais travaillé qu’à table, et le verre à la main. Il n’a pas été proprement fait currente calamo, mais currente lagena, et nous n’en avons jamais écrit un seul mot. Il n’étoit point comme celui que vous m’avez envoyé, qui a été vraisemblablement composé après coup, par des gens qui avoient retenu quelques-unes de nos pensées, mais qui y ont mêlé des bassesses insupportables. Je n’y ai reconnu de moi que ce trait :

Mille et mille papiers, dont ta table est couverte,
Semblent porter écrit le destin de ma perte ;

et celui-ci :

En cet affront La Serre est le tondeur,
Et le tondu, père de la Pucelle.

Celui qui avoit le plus de part à cette pièce, c’étoit Furetière, et c’est de lui :

O perruque ma mie !
N’as-tu donc tant vécu que pour cette infamie ?

Voila, monsieur, toutes les lumières que je vous puis donner sur cet ouvrage, qui n’est ni de moi ni digne de moi. Je vous prie donc de bien détromper ceux