je ne connais avant lui, dans la littérature, que M. François de Nion qui, par son beau roman la Peur de la Mort nous ait initiés à la vie multiforme et ardente du sépulcre. M. Pinot nous l’affirme : « l’existence souterraine de notre corps est bien plus animée que celle qu’il a menée au-dessus de la terre où on l’ensevelit… Aussitôt la bière fermée, des êtres aussi chers à la source principale des choses que le sont les humains remplissent d’un bruit fiévreux et agité notre dernier refuge ([1]). »
Quelle épouvante que notre concept ordinaire de la mort physique ! Qui sait si cet abîme que Pascal voyait toujours à ses côtés n’émanait pas justement de notre rêve hideux et destructeur ? L’idée est pénible de la dissolution, et je comprends que la terreur nous gagne à y penser. Nous nous résignerons plus facilement à devenir une multitude de bestioles d’ailleurs très intelligentes, parfois assez jolies, peut-être plus heureuses… Car si Max Verworn prétend que les « protozoaires », les animalcules s’ébattent dans l’inconscience, Luigi Luiciani est d’un avis opposé. D’ailleurs combien peu d’hommes,
- ↑ La Philosophie de la longévité — Le corps immortel. (page 101).