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revoir le directeur des Fantaisies-Lyriques ?

— Demain matin. On m’a distribué mon rôle. Je vais apprendre cette nuit les paroles, et je répéterai demain. Les autres artistes savent le leur, et M. Cochard compte que la première représentation aura lieu dans trois semaines.

— Vous aurez bien peu de temps à me donner, dit tristement Robert.

— Oh ! je trouverai bien le moyen de vous voir tous les jours, s’écria Violette.

Si vous y tenez, ajouta-t-elle en souriant.

— Vous n’en doutez pas, j’espère.

— J’en soute si peu que nous allons convenir de nous rencontrer ici, chaque jour, à cinq heures, quand je reviendrai de mon théâtre.

— J’arriverai, mademoiselle, à cinq heures moins un quart.

— Appelez-moi Violette.

— Non… Simone… à condition que vous m’appellerez : Robert.

— Oh ! je veux bien. Simone !… oui, c’est mon nom… j’en suis sûre maintenant… mais je resterai Violette pour tout le monde, excepté pour vous. À présent, partez, mon ami. Il faut que j’étudie.

Robert prit la main que la jeune fille lui tendait et elle ne la retira pas quand il y mit un baiser.

Il s’en alla, le cœur pris et la tête en feu.

Mais il n’hésitait plus à ouvrir une campagne contre les ennemis de Violette et il se jurait à lui-même de mener à fin la hasardeuse entreprise où il allait s’engager.