Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/70

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autorisation, cette serrure, et de la donner à raccommoder. Je vais, dès aujourd’hui, prendre des mesures pour me clore. Ce n’est pas une porte qu’il me faut, sur mon palier, c’est un mur. Et je vais écrire à mon architecte de m’envoyer immédiatement des maçons.

Ainsi donc, cher monsieur, si, comme je l’espère bien, vous me faites l’honneur de revenir me voir, vous ne serez plus exposé au désagrément d’entendre gémir une femme en mal d’enfant.

Bécherel s’inclina sans répondre. Il comptait n’avoir plus jamais affaire à M. Marcandier, dit Rubis-sur-l’ongle, et il lui tardait de s’en aller.

Il manœuvrait de façon à gagner la porte, mais l’usurier, qui lui barrait le passage, reprit d’un ton dégagé :

— Oserai-je vous demander si vous avez passé une soirée agréable chez Mme la comtesse de Malvoisine ?

— Pas assez agréable pour me consoler d’y avoir perdu dix mille francs, répondit sèchement Robert.

— C’est juste… mais à part ce léger accident, qui est déjà réparé, vous avez dû vous y plaire… et certainement vous avez remarqué Mlle Herminie Des Andrieux.

— Gustave m’a présenté à elle.

— Elle est charmante, n’est-ce pas ? et elle sera fort riche, ce qui ne gâte rien. Je connais beaucoup son oncle qui a des millions et qui les lui laissera.

C’est un beau parti que cette jeune fille.

— Superbe… mais je ne songe pas à me marier.