Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/102

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elle retomba par trois fois. Tous les domestiques coururent aux remèdes pour rappeler son âme qui semblait s’enfuir, soit douleur de voir partir Sifroy, soit crainte de demeurer sous la conduite de Golo.

Le comte, qui avait aperçu le changement qui s’était fait sur le visage de la comtesse lorsqu’il lui avait parlé de la fidélité de son favori, baissa les yeux et dit : « C’est à vous seule, reine du ciel, glorieuse mère de mon Sauveur, que je laisse le soin de ma chère Geneviève.

— Allez, Sifroy, reprit Golo ; allez hardiment où vous appelle l’honneur. Ne craignez pas qu’il arrive aucune disgrâce à votre femme ; vous ne pouvez la mettre en de plus sûres et en de plus fidèles mains que les miennes. »

VII

Premiers jours de tristesse.


Sifroy partit et arriva à l’armée, où il fut reçu avec joie par le grand Charles Martel, et presque aussitôt la campagne commença.

Geneviève recevait des messages fréquents qui lui faisaient part des marches et des travaux de l’armée. Ces nouvelles lui causaient une grande peine ; car les Francs étaient fort en péril.