Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/116

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rendiez le triste sujet de tant de douleurs ? Ah ! Dieu plein de pitié, n’avez-vous pas de châtiments plus doux et moins honteux pour moi ? Au moins sauvez l’enfant qui m’est promis ; protégez-le lorsqu’il sera venu au monde ; ne l’enveloppez pas dans ma ruine. Je consens à mourir, mais qu’il vive ! Je consens à périr déshonorée, mais qu’il grandisse en gloire ! Frappez-moi sans que les coups retombent sur lui. Peut-être un jour votre miséricorde fera-t-elle que justice soit rendue à la mère misérable, affligée, mais innocente. »

C’est dans ces lamentations que Geneviève exhalait sa douleur nuit et jour, sans espérer aucun soulagement.

Golo veillait sur ce trésor ; il venait la visiter souvent, et alors, dans l’ombre et le silence de la tour, il lui parlait un langage coupable ; il essayait de la faire consentir au crime qu’il avait conçu et dont il accusait le pourvoyeur ; il usait à la fois des exhortations et des menaces. Si elle ne fléchissait pas, disait-il, nulle voie de salut ne lui était ouverte, et Sifroy ne la croirait jamais innocente. Elle n’avait donc qu’à l’écouter, lui, Golo, qui s’était fait son accusateur et son geôlier parce qu’elle refusait de devenir sa femme. Toutes ces importunités affligeaient Geneviève bien autrement que les maux de la prison.

Golo fit de nombreuses tentatives sans se laisser