Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/128

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Cela étant ainsi résolu, nos deux serviteurs commandèrent à la comtesse de s’enfoncer si avant dans la forêt que Sifroy ne pût jamais en avoir de nouvelles. Il était facile de se cacher dans un bois qui semblait n’avoir été fait que pour être la retraite des bêtes fauves. Son étendue effrayait ceux qui avaient à le traverser ; son obscurité était la demeure du silence ; on n’y entendait que le cri des hiboux et d’autres voix lamentables.

Allez hardiment, allez, Geneviève, dans ce lieu plein d’horreur, et remerciez Dieu qui autrefois vous apprivoisa au silence, à l’obscurité et à la solitude.

Quand les serviteurs furent arrivés à la maison, l’intendant crut qu’ils avaient exécuté son commandement, et il en ressentit une fort grande joie. Aussitôt il en donna avis au palatin, en la maison duquel il faisait le maître. Sifroy étant arrivé, on ne parla que de chasse, de récréations et de passe-temps, afin d’éloigner toutes les pensées qui pouvaient rappeler la mémoire de Geneviève.


XXI

Geneviève dans la forêt avec Bénoni.

Laissons le comte chercher des consolations dans l’oubli, et allons vers Geneviève, dans le bois où nous