Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/132

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tiré le papier et l’encre ; il se mit à parcourir les papiers qui s’y trouvaient, et tout à coup découvrit le billet que sa femme y avait fait glisser. Qui oserait décrire les regrets et les tristesses qui se répandirent dans son âme à la vue de cet écrit ? Sa bouche proféraient mille malédictions contre Golo ; ses larmes coulaient en abondance ; il se frappait la poitrine, il s’arrachait les cheveux et la barbe ; il faisait enfin tout ce qu’inspire la plus vive douleur. Et certes il eût fallu avoir une âme de tigre pour lire cette lettre sans regret : l’innocence l’avait conçue et la tristesse l’avait dictée. Voici ce qu’elle portait :


XXIII

Lettre de Geneviève.

« Adieu, Sifroy, je m’en vais mourir, puisque telle est votre volonté ; je n’ai jamais rien trouvé d’impossible dans mon obéissance, quoique je trouve quelque injustice dans votre commandement. Je veux croire néanmoins que vous ne contribuez à ma ruine que par le consentement qu’on vous amène à donner à des projets que d’autres ont imaginés. Aussi puis-je vous affirmer que tous les motifs qui les déterminent, c’est la résistance que j’ai faite à des propositions criminelles, et mes efforts pour me conserver pure de toute tache. Tout le regret