Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/209

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chevalier, parlez-nous, s’il vous plaît. Qui êtes-vous ? et de quel pays, de quelle contrée ? »

Quand Robert les ouit parler, il fut tout ébahi, et se mit à piquer son cheval, à courir et à fuir, afin de n’être pas connu ; et il fit tant qu’il échappa à ces chevaliers, et que nul ne put savoir ce qu’il devint, hors un, lequel le suivit de fort près, tenant une grande lance en main, de laquelle il le frappa à la cuisse ; et le fer y resta. Toutefois Robert disparut, et, arrivé à la fontaine, quitta ses armes et les mit sur son cheval. Tout disparut, et il ne sut ce qu’était devenu le cheval avec les armes ; mais il demeura blessé de la lance, dont il sentait grande douleur. Il tira lui-même le fer de la cuisse et le cacha entre deux pierres de la fontaine. Il ne savait où aller pour panser sa plaie, de peur d’être reconnu ; il la pansa lui-même, prenant de l’herbe et la plaçant dessus, après quoi il ramassa de la mousse et en fit un bandage, afin que l’air n’entrât point dans la plaie. La fille de l’empereur, qui était à la fenêtre, voyant tout cela, n’eut garde de n’y pas faire attention, et elle commença aussi à aimer Robert.

Cependant personne ne savait qui était le chevalier aux armes blanches.

Quand Robert eut pansé sa plaie, il vint à la cour pour avoir à souper ; mais il clochait fort pour le coup qu’il avait reçu, et cela paraissait, quelque