Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/213

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celle-ci, par la grâce de Dieu, parla tout à coup et dit à son père : « Vous êtes bien simple de croire cet orgueilleux, car tout ce qu’il dit n’est que mensonge. Il y a ici un homme saint et digne ; c’est pour que je rende hommage à son mérite que Dieu m’a rendu la parole ; je lui en aurai reconnaissance. Aussi bien, il y a longtemps que je connais les grandes qualités qui sont en lui ; et toutefois jamais on n’en a voulu croire les signes que j’ai faits. »

Quand l’empereur ouït ainsi parler sa fille, qui n’avait jamais parlé, il fut ravi et reconnut bien vite la trahison du sénéchal, qui s’enfuit tout honteux.

Le pape, qui était là, demanda à la fille de l’empereur qui était celui duquel elle parlait. Alors elle mena le pape et l’empereur son père à la fontaine ; elle chercha et trouva les deux pierres sous lesquelles Robert avait caché le fer de la lance. Puis elle dit au pape : « Encore il y a autre chose ; par trois fois, ici, a été armé celui qui trois fois nous a secourus et délivrés de nos ennemis ; j’ai vu trois fois son cheval et ses armes ; trois fois je l’ai vu s’armer et se désarmer ; mais je ne saurais dire où le chevalier allait, ni d’où il venait, ni qui lui donnait un harnais et des armes. Tout ce que je dis là est la vérité pure, et c’était cela que j’indiquais par mes signes. »