Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/297

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son pauvre lit. Enfin, tous les services et tous les soins qu’une fille doit à son père, la vertueuse Griselidis les rendait au sien.

Depuis longtemps le marquis de Saluces avait été informé, par la renommée commune, de la vertu et de la conduite respectable de cette fille. Souvent, en allant à la chasse, il lui était arrivé de s’arrêter pour la regarder, et dans son cœur il avait déjà déterminé que, si jamais il lui fallait choisir une épouse, il ne prendrait que Griselidis.

III.
Mariage du marquis de Saluces.

Cependant le jour qu’il avait fixé pour ses noces arriva, et le palais se trouva rempli de dames, de chevaliers, de bourgeois et de gens de tous les états ; mais ils avaient beau se demander les uns aux autres où était l’épouse de leur seigneur, aucun ne pouvait répondre. Lui alors, comme s’il eût voulu aller au-devant d’elle, sortit de son palais, et tout ce qu’il y avait de chevaliers et de dames le suivit en foule. Il se rendit ainsi au village chez le pauvre homme Janicola, auquel il dit : « Janicola, je sais que tu m’as toujours aimé ; j’en exige de toi une preuve aujourd’hui : c’est de m’accorder ta fille en mariage. »